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Pauline SEMEY

7 mars 2023

Pauline SEMEY

Interview

Pauline SEMEY, Chef Mécanicien – LDA

1) Pourriez-vous nous résumer votre parcours et nous présenter votre poste actuel ?

De formation monovalent machine, j’ai effectué mes premières navigations sur les chimiquiers de Maersk Tankers en tant qu’élève puis 3e mécanicien. Suite à un plan social, j’ai ensuite poursuivi ma carrière à différents postes (de 3e à chef mécanicien) au sein de la compagnie Louis Dreyfus Armateurs sur des navires rouliers (transport de pièces pour Airbus) et principalement navires câbliers (réparation de câble sous-marins de télécommunications).

2) Pourriez-vous nous en dire plus sur votre rôle et vos missions ? Comment a évolué votre position au sein du Groupe ?

En tant que chef mécanicien, je suis responsable du fonctionnement et de la maintenance technique de l’ensemble du navire.

Je suis rentrée en 2014 chez LDA au poste de 3e mécanicien. Après quelques années, j’ai effectué des remplacements de second mécanicien avant d’être stabilisée dans cette fonction en 2018. Depuis 2021, j’occupe désormais la fonction de chef mécanicien.

3)  Qu’appréciez-vous plus particulièrement dans votre métier ?

La diversité à tous les niveaux : le type de navire, les différents équipements présents à bord, les lieux de navigation, les équipages multi-culturels… aucun embarquement n’est jamais pareil.

4)  Pouvez-vous nous donner trois qualités nécessaires pour ce métier ?

Capacité d’adaptation, persévérance, ouverture d’esprit.

5) Quelle est votre devise?

Il n’y a pas d’homme ou de femme sur un bateau, il n’y a que des marins !

6) Si vous pouviez donner un conseil à une femme qui souhaiterait faire carrière dans le monde maritime, quel serait-il ?

Faire le choix de devenir marin, c’est plus que choisir un métier c’est choisir un mode de vie. Ce n’est pas envisageable de le faire par dépit étant donné la vie qu’il conditionne ; il faut se préparer à être éloigné des siens sur des périodes de plusieurs mois, sans avoir forcément accès aux mêmes moyens et facilités de communication qu’à terre, même si aujourd’hui grâce à internet les choses ont progressé.

Il faut réussir à ne pas tenir compte des nombreux préjugés sur le métier historiquement connu comme un métier dur et réservé aux hommes. Ce n’est pas toujours évident dans la mesure où à l’heure actuelle la grande majorité des postes à responsabilités à bord sont encore occupés par des hommes qui peuvent être très conservateurs.

Il faut alors persévérer et garder sa confiance en soi, ne pas se laisser déstabiliser. C’est un métier où il faut se préparer à toucher à tout, à faire preuve d’une grande capacité d’adaptation de par la diversité des équipements, des situations rencontrées, des équipages multi-culturels avec lesquels on travaille mais également du type de navigation. Il faut également supporter d’être la seule femme à bord, même si c’est de plus en plus rare, cela arrive encore régulièrement. Dans la grande majorité des cas, les hommes apprécient la présence de femmes à bord et admettent volontiers que l’ambiance et les discussions sont bien meilleures et d’un autre niveau quand nous sommes là.